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En Pistes !

Types, longueur, pistes communes, pistes avec délais. 


‼️Ce que j'évoque ici reflète MA philosophie personnelle de la piste et n'a nullement pour prétention d'asséner des vérités, encore moins de véhiculer une pensée unique. 


Les trois types de pistes, leurs avantages, inconvénients, difficultés : 


  • 1.Double-aveugle :

Ni l’instructeur, ni le conducteur ne connaissent le chemin emprunté par la victime. Avantage : l’instructeur ne peut pas influencer par sa connaissance de la piste, il est là pour sécuriser, encourager et aider à décoder les signaux si nécessaire. Difficultés : pour le conducteur : il n’est pas toujours facile d’interpréter et donc de savoir quand renforcer son chien.

Ce type de piste est à proposer à des binômes déjà avancés, suffisamment stables émotionnellement pour affronter un éventuel « échec » et repartir du bon pied.

Le double-aveugle est une arme à double tranchant : elle peut renforcer ou fragiliser le binôme.

Les exercices en double-aveugle que je propose sont toujours très cadrés (une solution alternative est toujours prévue pour éviter que le chien ne soit en échec) et surtout ludiques.


  • 2. Simple-aveugle :

Le conducteur ne connait pas le chemin emprunté par la victime. C’est la formule la plus utilisée en Mantrailing. Ses avantages : elle permet à l’instructeur d’observer le comportement du chien et de « traduire » pour le conducteur, d’attirer son attention sur les signaux émis afin de l’aider à affiner sa lecture. Difficultés : pour l’instructeur, ne pas influencer tout en évitant au binôme d’être en échec, pour le conducteur : il n’est pas toujours facile d’interpréter et donc de renforcer son chien au bon moment.


  • 3.Contrôlée :

Le conducteur connait le chemin emprunté par la victime.

Avantage : très bénéfique pour la confiance du binôme, pour la motivation et pour la lecture du chien ou encore quand le chien présente des caractéristiques comportementales nécessitant un accompagnement spécifique (réactivité ou autre).

Difficultés : Ne pas influencer les prises de décisions du chien. Je propose ce type de piste UNIQUEMENT à des binômes qui souhaitent travailler un point précis avec leur chien et qui sont suffisamment aguerris au niveau de l’utilisation de la longe et des postures.


Quelle est la longueur moyenne d’une piste ?


Une piste, cela peut aller de 100 mètres à … ?

Pour ma pratique personnelle, j’ai une préférence pour des pistes entre 1,5 km et 3 km voire plus, c’est là que Ziva s’éclate vraiment.

Pour les binômes que j'accompagne, j'essaie autant que possible de varier et pas que la longueur d'ailleurs : le type de milieu, les surfaces, les dénivelés, le vieillissement etc., les possibilités sont infinies. 

Pour moi, le plus important reste de respecter les goûts et aptitudes des binômes. Tous, n’ont pas les mêmes capacités physiques, ne sont pas au même niveau d’apprentissage et n'ont pas les mêmes besoins.


Respecter la progressivité de l’apprentissage, mais sans pour autant prendre le chien pour un idiot, car en Mantrailing ; le boulet, il est généralement de l’autre côté de la longe !

Je pense qu’une piste ne se mesure pas à sa longueur, mais à ses objectifs d’apprentissages.

 

Les binômes font-ils tous la même piste ?


Tous les binômes font des pistes adaptées et bénéficient d’un accompagnement personnalisé en fonction de leur profil et de leurs attentes. 

Pour des raisons pratiques ; notamment afin de pouvoir proposer des pistes « longues » et pour des raisons d’apprentissage, il arrive en effet régulièrement que plusieurs binômes réalisent la même piste. 


 😱😱 Mais alors, cela veut dire que la piste est « polluée » ? Et, le chien ne risque-t-il pas de suivre l’odeur des copains et du groupe plutôt que celle de la victime ?  

- Oui, si l'apprentissage a été mal pensé et non dans le cas contraire. 


Dans « la vraie vie », pour de vraies disparitions, il est assez rare que les lieux n’aient pas été piétinés et repiétinés … une piste « polluée », cela ne devrait donc pas être un problème, de plus pour des raisons d'efficacité, une précision accrue et des confirmations indispensables pour une analyse fiable de l’itinéraire emprunté par le disparu, généralement plusieurs binômes interviennent. 


Bien que je n’aie pas pour vocation de former des binômes opérationnels (loin de là !), je trouve intéressant d’aller au plus proche de la réalité, car elle nous offre des perspectives d’apprentissages particulièrement enrichissantes. 


Des exercices spécifiques sont donc régulièrement mis en place :

- Pour ce qui est de l’aspect « pollution », on y va crescendo, cela devient très vite un non-problème.

- Quant aux exercices qui visent à faire en sorte que le chien suive toujours son odeur de référence et non celle du groupe ou des copains,  (surtout pour les chiens qui se connaissent ou qui sont de la même famille);  ce sont des exercices passionnants qui favorisent la réflexion, affine la discrimination d’odeurs, ainsi que l’autonomie et la prise de décisions chez le chien, alors pourquoi s'en priver? 


Réaliser et intégrer régulièrement ce type d'exercices est la condition sine qua none pour, lorsque cela est pertinent proposer la même piste à plusieurs binômes. 

Outre l’aspect pratique, réaliser la même le même trail offre la particularité ô combien édifiante de pouvoir observer, dans des conditions similaires : les différentes façons de pister, les différents comportements, les différentes difficultés et cela offre également la possibilité  de se rendre compte de l’évolution de la piste (déplacement d’odeurs, intensité) dans le temps. 


Les pistes avec délais : 

Il s'agit d'une piste qui a été tracée à l'avance (quelques heures, quelques jours) .


🕰️🕰️Est-ce réaliste ?


Dans la vraie vie, c’est carrément la norme, il est plutôt rare qu’une équipe d’intervention soit mandatée dans le quart d’heure.


Au risque de me répéter, ici également, se rapprocher de « l’opérationnel » nous offre des perspectives d’apprentissages infinies et excitantes.


Car il ne s’agit pas simplement de particules odorantes qui se dégradent, beaucoup d’autres facteurs sont à prendre en considération : le type de surface, le vents, l’humidité, la température, l’exposition au soleil, le type de végétation présente, le passage etc.


Apprendre à anticiper, comprendre les défis auxquels sont confronter notre chien, voir quand il est à l’aise, quand il est en difficulté et l’accompagner, ne former qu’un dans cette incroyable aventure, c’est pour notre binôme du pur bonheur.


Là encore, il s’agit de respecter le rythme d’apprentissage sans brûler d’étape, d’entretenir la motivation et d’envisager cela sous le signe du partage et non de l’égo : faire une piste de 6 jours n’est pas une fin en soi.


Dans le cas de mon binôme, c’est lorsque nous avons commencé à réaliser des pistes avec délais que nous avons le plus grandi : nous sommes plus concentrées, le rythme est plus modéré, les prises de décisions plus réfléchies.


En résumé, s’agissant de pistes, ou même de Mantrailing en général, on peut lire tout et son contraire.

Chacun étant persuadé de détenir LA vérité.

Nous sommes tous influencés par nos biais, notre vécu, nos rencontres…  Ma démarche n’est pas de prouver à la face du monde que j’ai raison ou tort, mais bien de partager ma vision en toute transparence.



Comment tu t’es formée ?


Pour moi, la formation n’est pas une destination : c’est un voyage qui ne s’arrête jamais.


Le Mantrailing était la toute dernière discipline sportive canine que j’envisageais de pratiquer : trop à la mode !


Mais comme il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis, j’ai voulu tester… Vous connaissez l’adage : l’essayer, c’est l’adopter !


Lors du tout premier stage auquel j’ai participé, parmi les participants, il n’y avait pour ainsi dire, que des pros du monde canin, qui comme moi découvraient la discipline. J’ai été particulièrement choquée à l’issue de ce stage de constater que sur base de ces 3 jours qui n’était pour moi qu’une petite introduction, certains de ces pros, ont commencé à proposer du Mantrailing à leur clientèle !! Et même si à l’époque, je ne mesurais pas la complexité de cette discipline, je trouvais tout de même cela plus que léger.


Dans un premier temps, je n’envisageais pas du tout de proposer des séances, mais uniquement de pratiquer.


C’est là que je fais une rencontre déterminante avec celle qui deviendra tout naturellement un mentor pour moi ; une collègue pratiquant le Mantrailing depuis de très nombreuses années, formée dans différents pays d’Europe, probablement la plus callée des pros que j’ai pu rencontrer, à mon sens pas assez (re)connue, car bien trop modeste dans ce monde sans pitié.


Quelques temps plus tard, sachant que cette activité est inexistante dans ma région, l’envie se fait pressante de proposer des séances.


Pour « légitimer » mon ambition, je me mets donc en quête du formation pour devenir instructeur.

À ce moment, je n’en trouve qu’une, mais avant de m’engager, je me renseigne, je creuse, je creuse et tombe sur le site web du fondateur de l’organisme aux Etats Unis, et là, je suis ébahie par ce que je vois : des photos de chiens portants des colliers à piques ; ces mêmes colliers à piques à vendre dans la boutique, ainsi que des colliers électriques etc.  Et il ne s’agit pas là d’une petite organisation isolée, mais bien d’une des plus connue (la plus connue) et des plus réputée au monde. Dégoût total, je renonce (temporairement) à mon projet.  


Mais ma passion grandit et je continue à intégrer et à m’entraîner intensivement durant des mois auprès de la coach dont je parle un peu plus haut, nous devenons amie, elle me transmet son savoir avec beaucoup de générosité et en parallèle, je participe également à de nombreux stages de perfectionnement en Belgique et en France avec des personnes dont c’est le métier (pompiers, gendarmes etc.), je suis de nombreux webinaires et je lis tout ce que je peux lire sur le flair du chien, le mouvement des odeurs etc., bref : je vis, je respire Mantrailing (toutes mes économies y passent).


2023, je décide de proposer des entraînements à mes clients sur base des connaissances acquises sur le terrain, l’idée de suivre une formation est toujours là, il y en a aujourd’hui pléthore, pour la plupart substantiellement assez creuses, mais il y a heureusement des exception, c’est un projet que je garde sous le coude pour 2026, car comme je l’ai dit en intro : se former, pour moi, ce n’est pas un parcours linéaire et figé, c’est l’histoire de toute une vie....